Minuit

Minuit
Cordon-bleu. London vue. Le feu d´artifice. La femme parfaite. Ces deux-là.
"Il avait dû se tromper d´avenir dans un vestiaire du temps où il faisait du sport, et repartir avec celui d´un autre sur l´épaule". D´abord, il y a le ton résolument moderne qui surprend : ce goût pour l´ellipse et les échappées, ce plaisir de la vitesse en prose. Puis, c´est le charme décousu des personnages qui opère : mélancolique et fantaisiste, chacun libère un parfum d´étrangeté à la fois déconcertant et familier.
Enfin, c´est le génie de l´écrivain qui saisit : cette maîtrise de la fiction, l´insignifiant qui prend sens. Car finalement Patrick Deville, c´est surtout le jeu pur de la langue, reflet du monde fantasmatique qui traverse ses premiers écrits.