Prothèses lunatiques : les lunettes, de la science aux fantasmes

Prothèses lunatiques : les lunettes, de la science aux fantasmes
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Les lunettes permettent à ceux qui ne voyaient plus, ou mal, de recouvrer la vue. C’est un fait. Et l’on pourrait penser a priori que c’est un bienfait. Mais il n’en est rien. Car on oublie de dire que, dans bien des cas, le remède peut s’avérer pire que le mal… Partant de ce constat médical qui se développe particulièrement dans les années 1930, cet ouvrage d’archéologie visuelle creuse une logique de pensée, simple, mais oubliée ou occultée, selon laquelle les techniques compensatoires se retournent en fait contre ce qu’elles sont censées suppléer. Une telle façon de penser est largement soumise aux fantasmes : Breughel, Callot, Rowlandson, Degas, Hoffmann, Poe, Huxley ou même le Dr Bates ont développé, chacun à leur manière, une méfiance à l’égard des lunettes. Mais ces fantasmes, à l’égal de la caricature ou du lieu commun, nous rappellent à tous, en définitive, que ces « précieuses béquilles » ne constituent pas toujours une seconde nature. À travers l’histoire des lunettes et de leur représentation, c’est donc à une véritable réflexion sur la notion de prothèse que nous convie cet ouvrage. Grâce à la science, la sociologie, l’histoire, la littérature et l’art, ces lentilles philosophiques que sont les lunettes nous révèlent donc quelque chose de notre rapport au monde…
Après Le miroir noir. Enquête sur le côté obscur du reflet (paru aux éditions Kargo en 2005), Arnaud Maillet poursuit son travail d’enquête sur l’histoire du regard artistique et des techniques qui lui permettent d’exister, et de se transformer. Amplement illustré le livre retrace la généalogie de la naissance du fantasme “technique” de la prothèse lunatique (projection dans la réalité d’images qui n’existent pas encore). Un sujet peu abordé jusqu’à lors par les historiens de l’art.