Du bon usage de Montaigne

Du bon usage de Montaigne
" Je veus qu´on m´y voie en ma façon simple, naturelle et ordinaire, sans contention et artifice : car c´est moy que je peins. Mes defauts s´y liront au vif, mes imperfections et ma forme naïfve (native, naturelle), autant que la reverence publique (la décence) me l´a permis. " Les Essais, on le sait, ne sont pas une autobiographie, mais un autoportrait emboîté dans un ensemble de digressions, de citations, d´anecdotes, de réflexions morales, présentés avec humour, ironie, parfois avec fausse modestie, en se jouant des temps, des lieux, des circonstances. Lire Montaigne, c´est donc certes découvrir ce portrait que Montaigne fait de lui-même, mais aussi éprouver les forces et les failles de cette introspection : à quelles conditions peut-on se regarder avec lucidité ? La lecture des Essais incite ainsi à vouloir avoir une meilleure idée de soi-même, plus exacte, plus précise. Tel peut être l´usage de Montaigne. Du moins, tel est l´exercice auquel s´est complu l´auteur par un dialogue fécond avec le philosophe.