Du finalisme en biologie


Du finalisme en biologie

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"l´oeil est fait pour voir", "seuls les plus adaptés survivent", "l´évolution est un progrès", etc. Autant d´affirmations qui assimilent implicitement le travail de la nature à celui d´un ingénieur manipulant la matière vivante avec des objectifs : un appareil de vision, une adaptation aux conditions environnementales, un progrès technique. La biologie est la seule science qui, encore aujourd´hui, accorde une telle place au finalisme, banni depuis l´époque moderne en raison de son anthropomorphisme.
N´est-ce là qu´une métaphore pédagogique ? Henri Bergson, au début du XXe siècle, y voit au contraire le symptôme de l´échec de la science face au vivant. Tout en défendant l´évolution des espèces, il dénonce les limites de la science qui l´étudie. La théorie de l´évolution, telle qu´elle est formulée à son époque, est incapable de prendre en compte l´histoire et la créativité du vivant, ce qui la condamne à attribuer tacitement à la nature des intentions et à se charger ainsi de présupposés lourds de métaphysique.
Qu´en est-il aujourd´hui ? Le néodarwinisme échappe-t-il aux accusations bergsoniennes ? Peut-on comprendre l´évolution par-delà tout finalisme ? Mêlant histoire des sciences, philosophie et biologie contemporaine, cet ouvrage explore le rôle joué par le finalisme dans la biologie de l´évolution, en étudiant l´oeil de la coquille Saint-Jacques, les interactions du cloporte ou encore les bagarres des hyènes, à la lumière de la philosophie bergsonienne.